Alcune recenti testimonianze provenienti dalla Francia su gravi atti di violenza perpetrati da agenti delle forze dell’ordine, ci spinge a ritornare sulle riflessioni sviluppate nell’articolo precedente a proposito della campagna italiana del Fertility Day.
La “difesa della società” è un vecchio discorso che fa funzionare le società moderne;. Tutto il problema è comprendere come si modificano le condizioni che, in un determinato periodo storico, rendono tale discorso e i connessi dispositivi di sicurezza “legittimi”. Se ieri la difesa della società riguardava tutte le forme di anomalia (biologica, fisica, razziale, comportamentale, mentale) che si riteneva minacciassero la salute e il benessere del corpo sociale, oggi la difesa della società riguarda tutto quello che può essere ricondotto alla nozione bio-economica neoliberale di “stile di vita”. I poliziotti che aggrediscono e fanno violenza nelle strade di Parigi, lo fanno in nome di un “ordine superiore” che non differisce in fondo da quello che sta dietro la campagna italiana del Ministero della Salute per la prevenzione della sterilità e dell’infertilità. Insomma, la legge delle leggi è: difendere la società attraverso una “robusta” pedagogia degli stili di vita corretti.
Il richiamo a Daesh non inganni: nessuno nega o sottovaluta questa forma di terrorismo e i problemi a esso connessi, ma non bisogna nemmeno trascurare la risposta che i “nostri” governi hanno dato a tali atti terroristici: sono un “attacco al nostro stile di vita!”, “non ci faremo intimidire! Difenderemo a tutti i costi il nostro stile di vita!”.
Insomma i poliziotti possono sempre violentare corpi e anime, ma forse è bene sapere che oggi lo fanno sempre un po’ come maestrine che prescrivono ai bimbi di lavarsi i denti e di pulirsi le mani dopo aver fatto la cacca.
M. Foucault, “Il faut défendre la société” (1975-76): “Enfin, je voudrais à cela ajouter encore une chose. Ce racisme, ainsi constitué comme la transformation, alternative au discours révolutionnaire, du vieux discours de la lutte des races, a subi encore au XXe siècle deux transformations. Apparition donc, à la fin du XIXe siècle, de ce qu’on pourrait appeler un racisme d’État: racisme biologique et centralisé. Et c’est ce thème qui a été, sinon profondément modifié, du moins transformé et utilisé dans les stratégies spécifiques au XXe siècle. On peut en repérer essentiellement deux. D’une part, la transformation nazie, qui reprend le thème, mis en place à la fin du XIXe siècle, d’un racisme d’État chargé de protéger biologiquement la race. Mais ce thème est repris, converti, en quelque sorte sur le mode régressif, de manière à le réimplanter, et à le faire fonctionner, à l’intérieur d’un discours prophétique, qui était celui, justement, dans lequel était apparu, autrefois, le thème de la lutte des races. C’est ainsi que le nazisme va réutiliser toute une mythologie populaire, et quasi médiévale, pour faire fonctionner le racisme d’État dans un paysage idéologico-mythique qui se rapproche de celui des luttes populaires qui avaient pu, à un moment donné, supporter et permettre de formuler le thème de la lutte des races. Et c’est ainsi que le racisme d’État, à l’époque nazie, va être accompagné de tout un tas d’éléments et de connotations comme ceux, par exemple, de la lutte de la race germanique asservie, pendant un temps, par ces vainqueurs provisoires qu’ont toujours été, pour l’Allemagne, les puissances européennes, les Slaves, le traité de Versailles, etc. Il s’est accompagné aussi du thème du retour du héros, des héros (le réveil de Frédéric, et de tous ceux qui ont été les guides et les Führer de la nation); du thème de la reprise d’une guerre ancestrale; de celui de l’avènement d’un Reich nouveau qui est l’empire des derniers jours, qui doit assurer le triomphe millénaire de la race, mais qui est aussi, d’une façon nécessaire, l’imminence de l’apocalypse et du dernier jour. Reconversion donc, ou réimplantation, réinscription nazie du racisme d’État dans la légende des races en guerre. En face de cette transformation nazie, vous avez la transformation de type soviétique, qui consiste à faire, en quelque sorte, l’inverse: non pas une transformation dramatique et théâtrale, mais une transformation subreptice, sans dramaturgie légendaire, mais diffusément «scientiste». Elle consiste à reprendre et à rabattre le discours révolutionnaire des luttes sociales – celui justement qui était issu, par beaucoup de ces éléments, du vieux discours de la lutte des races – sur la gestion d’une police qui assure l’hygiène silencieuse d’une société ordonnée. Ce que le discours révolutionnaire désignait comme l’ennemi de classe, va devenir, dans le racisme d’État soviétique, une sorte de danger biologique. L’ennemi de classe, qu’est-ce maintenant? Eh bien, c’est le malade, c’est le déviant, c’est le fou. Par conséquent, l’arme qui devait autrefois lutter contre l’ennemi de classe (arme qui était celle de la guerre, ou éventuellement celle de la dialectique et de la conviction) ne peut plus être maintenant qu’une police médicale qui élimine, comme un ennemi de race, l’ennemi de classe. On a donc, d’un côté, la réinscription nazie du racisme d’État dans la vieille légende des races en guerre et, de l’autre, la réinscription soviétique de la lutte des classes dans les mécanismes muets d’un racisme d’État. Et c’est ainsi que le chant rauque des races qui s’affrontent à travers les mensonges des lois et des rois, ce chant qui, après tout, a porté la forme première du discours révolutionnaire, est devenu la prose administrative d’un État qui se protège au nom d’un patrimoine social à garder pur. Donc, gloire et infamie du discours des races en lutte…”